Terrorisme, extrémisme, radicalisme

  • Une partie de la capacité de la Police Judiciaire Fédérale (15,5 %) est au service du Parquet fédéral. Dans ce cadre, 236 880 heures ont été prestées dans la lutte contre le terrorisme.
  • Les membres de la Police Aéronautique se forment à la détection de comportements suspects dans les aéroports.
  • Les efforts entrepris dans le cadre du plan Canal se poursuivent et portent leurs fruits.

Dossiers fédéraux

Un pourcentage considérable de la capacité de la Police Judiciaire Fédérale est mis à la disposition du Parquet fédéral (15,5 %). En 2018, près de 396 304 heures d’enquête ont été menées sous l’impulsion du Parquet fédéral, dont 236 880 (59,7 %) pour la lutte contre le terrorisme.

Phénomènes Heures %
Terrorisme 236 880,89 59,77 %
Non terrorisme 159 423,41 40,23 %
Total 396 304,30 100 %

Quick Response Force

Les Unités spéciales ont presté 41 928 heures de permanence pour pouvoir réagir rapidement à un acte terroriste.

Behaviour Detecting Officers

Les Behaviour Detecting Officers (BDO) ont pour tâche de reconnaître tout comportement inhabituel ou déviant sur la base de caractéristiques très diverses. Suite à la vague d'attentats terroristes en Belgique et dans nos pays voisins, la demande d'une formation à cette technique destinée à repérer les terroristes s'est faite grandissante. 379 membres de la Police Aéronautique ont suivi cette formation en 2018.

Campagne de sensibilisation <i>‘See something, say something’</i>

Campagne de sensibilisation
‘See something, say something’

Un aéroport reste un lieu critique, d’où le maintien d’un niveau de menace 3. Par conséquent, nous devons également garder à l’œil toutes les personnes qui travaillent dans un aéroport.  Les attentats commis récemment nous ont appris que leurs auteurs sont plus souvent des loups solitaires et des individus qui se radicalisent « dans leur coin ». Ils trouvent l’inspiration sur Internet, accèdent à du matériel et à de l’équipement dont ils se servent pour préparer et commettre un attentat.
Dans l’approche de ce que l’on appelle une insider threat (une menace venue de l‘intérieur), nous devons surtout sensibiliser les partenaires à communiquer les premiers signaux de radicalisation ou tout autre risque de sécurité à leur(s) employeur(s). La Police Aéronautique de Bruxelles National donne des séances d’information, appelées "Griffin", au profit de sociétés et de firmes qui sont actives à l’aéroport. À Gosselies, la Police Aéronautique organise également des séances d’information sous la devise : « See something, say something ». Une première séance a eu lieu le 28 mars 2018. En marge de celles-ci, la Police Aéronautique a développé une affiche et un dépliant. En fin de compte, les employeurs de tous les aéroports seront informés par le biais de ces séances.

Contribution au plan Canal

Le plan Canal est un plan d’action contre le radicalisme, l’extrémisme et le terrorisme dans la zone Canal dans et autour de Bruxelles. Il a été mis en place en 2016 suite aux attentats commis en novembre 2015 à Paris. Grâce à ce plan, la lutte contre le terrorisme est menée dans huit communes bruxelloises bordant le canal ainsi que dans la ville de Vilvorde.

Le volet policier de ce plan prévoit une capacité fédérale supplémentaire temporairement attribuée aux zones de police concernées.
Initialement, une période de test a été mise en œuvre au sein de la zone de police de Bruxelles-Ouest (Molenbeek-Saint-Jean/Koekelberg/Jette/Ganshoren/Berchem-Sainte-Agathe). 50 membres du corps d’intervention (CIK) de la Direction de coordination et d’appui de Bruxelles ont alors été mis à disposition de la zone.

Le 1er septembre 2016, une nouvelle phase du plan a été mise en œuvre avec l’extension de la phase de test aux zones de police de Bruxelles-Capitale/Ixelles, Bruxelles-Nord et Midi. La capacité du CIK de Bruxelles a alors été augmentée de 116 inspecteurs, engagés temporairement en renfort de ces zones pour les missions du plan Canal.

La Direction de coordination et d’appui de Hal-Vilvorde a également fourni un appui aux zones de police. 11 inspecteurs du CIK ont ainsi presté pas moins de 16 464 heures au profit de la zone de police VIMA (Vilvoorde-Machelen).

Dans le domaine judiciaire, la Police Judiciaire Fédérale de Bruxelles a obtenu de nombreux résultats remarquables dans plusieurs volets du plan Canal.

Terrorisme

  • 56 nouveaux dossiers ouverts
  • 102 perquisitions
  • 68 arrestations
  • Participation à 39 séances d’une taskforce locale
  • 47 procédures de restriction
  • 54 détenus dans un cadre de terrorisme sur le total des dossiers en cours

Faux documents

  • 16 opérations en cours relatives à des organisations responsables de la fabrication de faux documents
  • 3 ateliers de production démantelés en 2018 (10 au total depuis le lancement du plan Canal)
  • 1 979 fausses identités supplémentaires détectées (environ 8 000 depuis le lancement du plan Canal)
  • 99 arrestations
  • 15 condamnations lourdes de membres de bandes
  • 205 identifications d’utilisateurs finaux (identification des personnes qui apparaissent sur l’image retrouvée d’un faux document)

Armes

  • 31 nouveaux dossiers ouverts
  • 26 arrestations
  • 9 armes à feu courtes saisies
  • 152 armes à feu longues
  • 1 599 unités de munitions

Drogues (chiffres totaux 2016-2018)

  • Active dans 122 enquêtes
  • 192 arrestations
  • Saisies
    • 40 971 kg de haschich
    • 398 kg de marijuana
    • 1 389 kg de cocaïne
    • 12 kg d'héroïne
    • 3 kg de drogues de synthèse
    • 8 021 plants de cannabis
    • Autres saisies :
      • 40 véhicules
      • 801 660 euros en liquide
      • 117 461 euros sur des comptes
      • 4 armes

BELFI

BELFI est un plan d'approche judiciaire et administratif dont le but est de contrôler des personnes morales (sociétés, ASBL, etc.) sur les plans judiciaire (armes, drogues, faux documents…) et administratif (travail au noir, assurances, attestations diverses, conformité urbanistique, etc.) avec des services d'inspection divers (AFSCA, Inspection sociale, administrations compétentes en matière d’environnement, etc.) afin d'endiguer toute une série d'activités économiques illégales (horeca, garages, traitement des déchets…).

  • 174 personnes morales contrôlées
  • 34 fermetures administratives ou judiciaires
  • 305 dossiers ouverts par des partenaires externes (ONEM, ONSS, SPF Fin)
  • 196 infractions constatées
  • 73 personnes en séjour illégal
  • 16 dossiers ouverts pour fraude sociale
  • 6 dossiers « armes »

Screening

Le screening est une vérification de sécurité dans le but de délivrer un avis ou une attestation de sécurité.
Il doit permettre à des personnes de se rendre dans des endroits "sensibles" en vue d'y effectuer un travail ou d'y occuper un poste spécifique.

Avis & attestions  
Aéroports 20 625
Autorité nationale de sécurité (ANS) 13 278
Divers 6 200
Militaires 5 000
Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) 5 822
Engagements Police Intégrée 4 845
Appui zones de police 1 000
Total 56 770

Les membres du personnel de la Police Fédérale et de la Police Locale qui, en raison de leur fonction, ont ou doivent avoir accès à des données classifiées ou des locaux, réunions etc. classifiés, doivent disposer d'une habilitation spécifique. Ces "habilitations de sécurité" ont pour but de protéger des informations sensibles en en limitant la disponibilité.

Habilitations de sécurité octroyées en 2018  
Confidentiel 19
Secret 735
Très secret 147
Total 901

Protocole d’accord : la Sûreté de l’État devient un « service signalant »

Le protocole d’accord signé entre la Police Fédérale et la Sûreté de l’État (VVSE) a donné à cette dernière le statut de « service signalant » pour le Schengen Information System (SIS II), dans le cadre de la prévention d’une menace sérieuse ou d’un danger grave pour la sécurité interne ou externe de notre État.
Concrètement, cela signifie que les policiers sur le terrain pourraient, à la demande de la Sûreté de l’État, devoir contrôler une personne ou un moyen de transport. Les informations récoltées doivent être adressées à la Police Fédérale, plus particulièrement à la Direction de la coopération internationale (CGI SPOC). CGI SPOC informe alors la Sûreté de l’État du résultat du contrôle. 

Gestion civile internationale des crises

De manière générale, le Sahel, l’Afrique subsaharienne, les pays du Maghreb et les Balkans restent les régions prioritaires en matière d'engagement policier dans des missions de gestion civile des crises, avec l’émergence de l’Asie du sud et de l’est.

Dans le contexte actuel, où l'accent est mis, entre autres, sur le terrorisme, les déploiements (ETP) de la Police Fédérale en matière de gestion civile des crises dans le cadre de la politique extérieure belge, sont dirigés vers :

  • le Niger (EUCAP SAHEL)
  • le Mali (EUCAP SAHEL)
  • la Tunisie (DCAF Tunis)
  • la Somalie (UNSOM)
Trois experts Counter-Terrorism belges sont déployés en :
  • Bosnie-Herzégovine (EUDEL Sarajevo)
  • Libye (EUDEL Tripoli)
  • Indonésie (EUDEL Jakarta)

Au total, dix policiers belges sont engagés dans ces différentes missions.